À quoi sert le droit ? rend compte d’un diagnostic inquiet de l’époque actuelle. Un diagnostic particulièrement préoccupant pour un juriste ; en effet, « pour la première fois, nous envisageons le scénario d’une société postjuridique » (p. 1). Deux éléments de ce diagnostic s’expriment en de multiples endroits de l’ouvrage. L’un, mis en évidence déjà dans le prélude, est la « concurrence des normativités » (p. 3) ; le « débordement de la normativité par la normalisation » (p. 298), un phénomène « radicalement neuf, et vraiment préoccupant » (p. 311), qui tend à marginaliser l’outil juridique. L’autre, rappelé avec insistance dans les dernières pages de l’ouvrage, est l’évolution qui mène à « une société radicalement individualiste » (p. 554), voire « hyperindividualiste » (p. 78), une société où « la norme semble s’estomper et toutes les bornes s’évanouir ; [où] l’individu manque de repères, et la violence menace » (p. 246).

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