La théorie des systèmes fournit à tout le moins deux outils précieux à l’approche de l’expérience des droits. D’une part, des éléments pour reconstruire la notion moderne de droit subjectif qui structure, de diverses manières, aussi bien nos perceptions que nos communications ; d’autre part, un modèle de la réalité dans laquelle se forment les expériences des droits : un jeu complexe d’articulations entre systèmes sociaux et systèmes psychiques. Je soutiendrai cependant qu’un aspect de ces expériences pourra correspondre à un point aveugle de la théorie des systèmes : le fait que s’y réalise une subjectivité agissante. Il convient donc, à l’approche des droits, selon un procédé défendu par Gunther Teubner, de recourir également à d’autres références théoriques, lesquelles, tout en ayant leurs propres points aveugles, n’en seront pas moins susceptible de compenser ceux de la théorie des systèmes. Ces réflexions, qui s’entendent comme préparatoires d’une démarche empirique, se focaliseront plus particulièrement sur une catégorie spécifique de droits, ceux que l’on pourrait qualifier de libertés d’agir. Et ce, considérant l’importance particulière des droits de cette catégorie dans la réalisation, dans une collectivité humaine donnée, de l’ensemble des droits fondamentaux des personnes que la composent.

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