L’avis du COMETS « Intégrer les enjeux environnementaux à la conduite de la recherche – Une responsabilité éthique » se présente comme s’inscrivant dans un vaste mouvement de repositionnement du monde scientifique face à la question environnementale. Un mouvement qui traverse le CNRS : l’avis répond à une saisine du COMETS par le Président-directeur général, de décembre 2021, et ce alors qu’un « Comité développement durable » a été créé en 2020, qui a déjà publié, dans le cadre de la stratégie nationale bas-carbone, un premier bilan des émissions de gaz à effet de serre de l’organisme, dont une synthèse est annexée à l’avis. Un mouvement plus général, porté notamment par des collectifs de chercheuses et chercheurs « invitant la communauté scientifique à repenser en profondeur non seulement ses pratiques, mais aussi ses finalités et ses valeurs, pour les mettre en cohérence avec l’ensemble des défis environnementaux » (p. 8). Un mouvement qui a donné lieu en France, comme cela est signalé au fil de l’avis, à des prises de position dans d’autres organismes, à un appel conjoint d’octobre 2020 du CNRS et de la CPU – aujourd’hui France Universités – encourageant la désignation de personnes référentes développement durable dans l’ensemble des laboratoires, ou encore à la mise en place d’outils de mesure des émissions de gaz à effet de serre par les laboratoires, notamment l’outil GES 1point5 mis au point par le collectif Labos 1point5. Un mouvement, enfin, d’une ampleur internationale, l’avis citant en particulier le « World Scientists’s Warning of Climate Emergency », publié en 2020 par la revue BioScience, ou encore une thèse de doctorat présentant un inventaire de plus de 100 universités et autres institutions de recherche ayant engagé des mesures pour réduire les déplacements en avions de leurs personnels. Par son avis, le COMETS entend contribuer à ce mouvement, à partir de sa position statutaire spécifique de comité d’éthique, au sein d’un organisme spécifique, le CNRS. Il le fait en proposant une analyse en trois temps. D’abord, en se situant soi-même dans ce mouvement, par le rappel du contexte évoqué ci-dessus. Ensuite, en défendant, comme thèse principale, la nécessité d’inscrire la problématique environnementale dans les débats d’éthique de la science. Enfin, en avançant quelques principes de méthode pouvant orienter l’organisation de ces débats.

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